Une multitude d’accords couvrant les cinq continents
La coopération bilatérale et technique constitue pour le Département de l’Agriculture un outil incontournable de modernisation et de mise à niveau du secteur agricole. Elle est centrée sur la prise en charge des besoins liés à la mise en œuvre et à l’efficience des instruments de la politique agricole en termes d’expertise, de formation et de transfert technologique.
Les objectifs de cette coopération sont déclinés autour de plusieurs axes :
Lors de la dernière décennie, la coopération bilatérale a connu un développement sans précédent couvrant les cinq continents, à travers la signature d’une multitude d’Accords, de Conventions, de Mémorandums d’Entente et de Programmes Exécutifs dans divers domaines tels que les productions végétales et animales, la santé animale, la protection phytosanitaire, la recherche agricole et forestière, l’ingénierie de la formation, etc.
Une coopération riche et diversifiée
Le Maroc se positionne en partenaire de choix pour les organisations multilatérales œuvrant dans les domaines de développement agricole et rural. Cet intérêt est justifié par les potentialités agricoles et les innombrables atouts dont jouit le Maroc mais également par le dynamisme du secteur agricole impulsé par les stratégies adoptées depuis l’indépendance notamment le Plan Maroc Vert et la stratégie Génération Green 2020-2030.
Dans ce cadre, le Département de l’Agriculture entretient des liaisons de coopération avec un certain nombre de partenaires techniques multilatéraux dont la concrétisation s'est traduite par des activités de transfert de technologie, des échanges d'expérience, d'organisation et de participation à des sessions de formation et des stages de perfectionnement.
Depuis l’ouverture de sa Représentation à Rabat en 1982, la FAO a accompagné le développement du secteur de l’alimentation et de l’agriculture du Maroc. Depuis 2012, cette coopération est régie par un Cadre de Planification à moyen terme, nommé le Cadre de Programmation Pays (CPP), dans les domaines de l’agriculture, des forêts, des pêches, de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et du développement rural durable. Ainsi, deux CCP ont été signés entre le Gouvernement du Maroc et la FAO et ce, pour les périodes 2013-2016 et 2017-2020.
Le dernier plan, signé en avril 2017, porte sur un montant global estimé à 37,6 millions de dollars. Ce cadre de programmation vise trois domaines prioritaires, à savoir :
Domaine 1 : Le développement durable, inclusif et efficace des systèmes alimentaires et forestiers. Dont le montant alloué est de 14,9 millions de dollars.
Domaine 2 : La gestion durable, inclusive des ressources naturelles et des espaces fragiles face aux changements climatiques. Pour ce domaine et vu son intérêt, le CPP prévoit une somme de 19,4 millions de dollars.
Domaine 3 : Le développement de la coopération Sud-Sud et triangulaire pour parvenir à la sécurité alimentaire, réduire la pauvreté et gérer durablement les ressources naturelles. Les 3.3 millions de dollars restants seront mobilisés pour financer les activités de ce domaine.
Le Centre Arabe pour les Études des Zones Arides et des Terres Sèches (ACSAD), joue un rôle très important dans le domaine de la coopération entre différents programmes de recherche interarabes. Les principales activités de ce centre dans le cadre de la coopération avec le Département de l’Agriculture tournent autour de la recherche agronomique appliquée, le transfert de technologies adaptées, l’appui à la formation et au perfectionnement ainsi qu’aux échanges des résultats de recherches avec les pays arabes.
Dans le cadre de cette coopération, l’INRA a bénéficié d’un large programme de recherche / formation scientifique et technique portant sur l’enrichissement du patrimoine génétique national, l’équipement de stations et laboratoires et la protection des ressources. Une dizaine de cadres ont bénéficié des échanges d’expérience à travers la participation aux ateliers, stages et forums dans le cadre de cette coopération.
La Commission Economique des Nations Unies pour l'Asie de l'Ouest, appartient à l'espace économique arabe de la civilisation islamique. Comptant dix-sept États membres, elle encourage le développement économique et social grâce à la coopération régionale et sous régionale et à l'intégration, qui est le pilier du développement économique et social.
L’adhésion du Maroc à la Commission Économique et Sociale des Nations Unies pour l'Asie occidentale (ESCWA) en 2012 a contribué au renforcement de ses relations avec les pays de l'Orient et l’Ouest arabes, de même qu'elle a contribué à faire connaître la riche expérience marocaine auprès de cette instance. Le Département de l’Agriculture s’est fait représenter, depuis 2015, aux travaux des ateliers et réunions des points focaux, dédiés aux changements climatiques et à la sécurité alimentaire.
Le Comité Permanent pour la Coopération Économique et Commerciale de l’Organisation de la Coopération Islamique (COMCEC) est la principale plateforme multilatérale de coopération économique et commerciale du monde islamique, qui compte 57 pays membres ainsi que 5 pays observateurs qui sont répartis sur quatre continents. La vision stratégique du COMCEC, est axée sur "l’augmentation de la productivité du secteur agricole et le maintien de la sécurité alimentaire dans les pays membres".
Parmi six groupes de travail au sein de cette organisation, le groupe « agriculture » représente une plate-forme régulière d’échange et de partage d’expériences et de bonnes pratiques, la création d’une compréhension commune et le rapprochement des politiques dans ce domaine. Le Département de l’Agriculture, a participé aux travaux des réunions de coordination annuelles ainsi que celles du groupe de travail chargé des questions agricoles.
L’Organisation arabe pour le développement agricole (OADA) a été créée par le Conseil de la Ligue des États arabes. Basée à Khartoum, elle a commencé ses activités en 1972 mais l'adhésion de tous les États membres de la Ligue arabe ne s'est achevée qu’en 1980.
Le Maroc est impliqué dans tous les domaines d’activités de l'organisation touchant la préservation des ressources naturelles, la protection de l'environnement, la sécurité alimentaire, la formation et le transfert de technologie. Les perspectives de développement de la coopération avec cette organisation régionale restent très prometteuses, surtout en termes de partage de l’expérience marocaine, de formation et renforcement des capacités, d’études et de recherche scientifique.
Une vision, des engagements et des approches
La vision du Royaume, telle que portée par Sa Majesté le Roi Mohammed VI, est basée sur la particularité de la relation historique entre le Maroc et ses partenaires du continent, et s’inscrit dans un schéma inédit construit autour des notions de co-développement, de solidarité sud-sud renforcée et de forte dimension sociale.
Le ministère de l’Agriculture, de la Pêche Maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts a instauré de nouveaux dispositifs d’échange et de partenariat avec ses homologues africains et ses partenaires techniques et financiers, favorisant ainsi un transfert de compétences et de savoir pour des projets de développement communs.
Les Hautes Orientations Royales et les engagements pris par le Maroc dans le cadre des conventions signées (comme celle de la Déclaration de Marrakech sur la Coopération Sud – Sud, en décembre 2014) tiennent compte des défis communs des pays africains en matière de sécurité alimentaire, de développement agricole et rural, et également de développement durable.
Cette Coopération Sud-Sud (CSS) se distingue par l’échange d’expériences, le partage d’expertise et le transfert de compétences. Il s’agit d’une coopération horizontale entre les pays africains sur la base du principe de solidarité qui met en cause la dichotomie traditionnelle entre donateurs et bénéficiaires à travers des partenariats mutuellement bénéfiques. Les différents accords techniques bilatéraux signés avec les pays africains permettent une contribution du Gouvernement du pays hôte pour la mise en œuvre de cette coopération. Une autre approche consiste dans la contribution du pays fournisseur, lorsque les pays créent un fonds fiduciaire ou financent des projets spécifiques. Le Fonds fiduciaire Maroc- FAO d’un montant d’un million de dollar américain en est un exemple.
Il y a également la coopération triangulaire, lorsque les fonds sont fournis par une tierce partie, généralement un bailleur de fonds. Ce Programme de Coopération Triangulaire Sud- Sud (CTSS) entre le Maroc et certains pays du continent africain a pour objectif de transférer les expériences de développement agricole réussies vers ces pays afin de contribuer à la réalisation de la sécurité alimentaire en appuyant une agriculture durable.
Son objectif spécifique est de valoriser l'expérience et le savoir-faire marocains et de faciliter le partage avec d’autres pays du Sud. Les pays bénéficiaires pourront tester des solutions, les adapter et les reproduire. L’initiative contribuera ainsi à faciliter l’inventaire des bonnes pratiques et des innovations qui pourront être adaptées et reproduites dans d’autres pays du continent.
Dans ce cadre de coopération, le Maroc s’est engagé dans plusieurs programmes de développement sud-sud, dont notamment :
Principaux accords de coopération signés avec les pays africains
Le continent africain doit faire face à des défis gigantesques en termes d’adaptation aux changements climatiques, dans un contexte déjà difficile de développement économique et social insuffisant, de ressources naturelles menacées, de pression démographique et d’insécurité alimentaire.
Depuis qu’il a assumé la présidence de la 22ème Conférence des Parties à la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (COP22) en 2016, le Royaume du Maroc n’a eu de cesse de défendre la cause de l’adaptation aux changements climatiques, sur le plan national comme au niveau africain. La présidence marocaine de la COP22 proposait de donner un signal fort en faveur de l’adaptation et d’amplifier la voix des pays les plus vulnérables, des pays les moins avancés et des Etats insulaires, pour mettre en lumière les défis auxquels ils sont confrontés, de proposer des solutions à leur portée et de peser sur les possibilités d’action en leur faveur.
L’Initiative pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine aux changements climatiques (Initiative AAA), lancée par le Royaume du Maroc en avril 2016, quelques mois avant la tenue de la COP22 à Marrakech, vise ainsi à contribuer à la sécurité alimentaire en Afrique, par la promotion des pratiques d’adaptation aux changements climatiques, le renforcement des capacités des acteurs et la canalisation des flux financiers vers les populations les plus vulnérables. Dans le cadre de la coopération Sud-Sud avec les pays africains, le Maroc a œuvré depuis la COP22, à la mise en place des conditions nécessaires de réalisation des ambitions d’adaptation de l'agriculture africaine aux changements climatiques.
Pour réaliser au mieux ses actions en Afrique, l’Initiative AAA est en partenariat avec plusieurs autres organisations et initiatives internationales et régionales de développement et de renforcement de capacités, partageant la même préoccupation des effets du changement climatique, telles que la Commission Mondiale sur l'Adaptation, l'Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA), l'Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation et l’Agriculture (FAO), la Banque Africaine de Développement (BAD), etc. Dans le cadre des activités scientifiques, l’Initiative AAA a noué des liens avec plusieurs institutions et organisations de recherche agricole, telles que le CIMMYT, l'UM6P, INRA- Maroc, INRA-France, le CGIAR, le CIAT, l'ICARDA, ASRIC, Embrapa, ICBA, IFPRI, IWMI, NASAC, etc.
Pour assurer une bonne gouvernance de cette initiative, la Fondation pour l’Adaptation de l’Agriculture Africaine aux changements climatiques « Fondation AAA » a été créée à l’initiative de Sa Majesté Le Roi Mohammed VI que Dieu l’Assiste. Elle a pour but d’œuvrer en vue de réduire la vulnérabilité de l’agriculture africaine face aux changements climatiques.
La Fondation compte parmi ses membres le Ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement Rural et des Eaux et Forêts, le Ministre délégué chargé de la Coopération Africaine, le Président du Conseil économique, social et environnemental, le Ministre de l’Agriculture et du Développement rural de la Côte d’Ivoire, le Ministre de l’Agriculture et du Développement rural du Nigéria, le Président de la Banque Africaine de Développement, outre des représentants d’institutions financières et des experts.
L'Initiative AAA est reconnue par l'Union Africaine, en tant que véhicule pour canaliser le financement climatique et la mise en œuvre de projets pour que l'agriculture africaine puisse faire face aux changements climatiques. L'initiative AAA est actuellement soutenue par 36 pays africains et par une solide coalition de partenaires internationaux et marocains.
Pour plus d’information, veuillez consulter le site Web https://www.aaainitiative.org/