Le développement de l’agriculture solidaire a bénéficié d’une attention particulière dans le cadre de la stratégie Plan Maroc Vert, à travers la mise en œuvre de projets pilier II techniquement faisables, économiquement viables et socialement appropriés et un accompagnement de proximité des agriculteurs au niveau des zones fragiles (montagnes, oasis, plaines et plateaux du semi-aride), et ce, en veillant à la sauvegarde des ressources naturelles.

Facteurs de dynamisation et de croissance, les projets de l’agriculture solidaire visent l’amélioration des revenus des petits agriculteurs de manière durable, à travers la création des conditions propices à l’expression du potentiel agricole dans les zones fragiles.

Pour atteindre les objectifs de l’agriculture solidaire, la stratégie du Plan Maroc Vert a opté pour 3 catégories de projets pilier II :

• Projets de reconversion : il s’agit de la reconversion des filières de production existantes en d’autres filières à plus haute valeur ajoutée dans des milieux offrant des possibilités de changement de spéculation.
• Projets d’intensification : il s’agit d’intensifier l’existant pour les spéculations ayant de réelles potentialités de développement. Ils concernent également les périmètres qui présentent un potentiel de production important mais qui souffrent d’une absence ou d’une insuffisance en matière de valorisation de la production agricole existante.
• Projets de diversification : il s’agit de l’introduction de produits de niches ou le développement des produits de Terroirs en vue de garantir une production additionnelle, permettant de générer un revenu complémentaire au profit des bénéficiaires.

L’approche adoptée repose sur une intervention directe de l’Etat selon une approche participative dans un cadre partenarial avec les bénéficiaires regroupés au sein d’organisations professionnelles représentatives. Cette approche s’articule sur un mode de gouvernance transparent, basé sur un arsenal juridique spécifique, constitué d’un manuel de procédures et d’un manuel de priorisation.

Le programme de l’agriculture solidaire a créé les conditions propices à l’expression du potentiel des territoires vulnérables en les inscrivant dans la trilogie de développement durable, conjuguant l’efficience économique, l’équité sociale et la préservation des ressources naturelles.

A fin 2019, les projets de l’agriculture solidaire ont imprimé leur impact sur les plans économique, social et environnemental :

• Dimension sociale

Les projets solidaires réalisés à fin 2019, auraient généré 66,8 millions de journées de travail (JT) dont 31,9 MJT (soit 48%) durant la phase d’investissement et 34,9 MJT (soit 52%) durant la phase d’exploitation.

Au niveau de l’investissement, 70% des journées de travail (JT) créées seraient issues de la composante plantation, suivie de la composante aménagement hydro-agricole.

Au niveau de l’exploitation, plus de 83 % des JT générées en 2018 sont issues des nouvelles plantations avec 8,9 MJT. Les principales filières génératrices d’emploi durant cette phase sont l’olivier, le cactus et l’amandier. Ce chiffre devrait passer à 29 MJT annuellement en régime de croisière.

• Dimension économique

La création de la richesse par les projets solidaires se manifeste dans l’amélioration du chiffre d’affaires réalisé et de la valeur ajoutée générée.

Le chiffre d’affaires cumulé durant la période 2010-2019 issu des productions végétale et animale et des unités de valorisation est de l’ordre de 12,4 MMDH dont 4,4 MMDH réalisés en 2018.  Ce chiffre augmente avec l’évolution des productions.

Les nouvelles plantations contribuent à hauteur de 60% du chiffre d’affaires réalisé en 2018. Le chiffre va atteindre 16,9 MMDH par an en régime de croisière.

La valeur ajoutée cumulée durant 2010-2019 est de l’ordre de 8 MMDH dont 3,8 MMDH créée en 2018.  En effet, cette valeur ajoutée est en augmentation avec l’évolution des productions issues des filières animales et végétales et des unités de valorisation.

Les nouvelles plantations contribuent à hauteur de 75% à la valeur ajoutée créée en 2018. La valeur atteindra 12,4 MMDH par an en régime de croisière.

• Dimension environnementale

Les projets solidaires, à travers les plantations, jouent un double rôle : le premier rôle est celui d’améliorer les revenus des agriculteurs pour les rendre moins vulnérables au changement climatique ; le second rôle est celui d’atténuer la dégradation des sols (érosion, …) et d’augmenter la séquestration du carbone (puits de carbone) en atténuant les émissions des gaz à effet de serre et par conséquent, le réchauffement climatique.

Ainsi, les plantations réalisées dans le cadre des projets solidaires auraient contribué à la séquestration du carbone à hauteur de 1,9 millions de tonnes Eq CO₂ dont 0,5 milles tonnes en 2019 (80% issus des filières d’olivier, de cactus et d’amandier). Ce chiffre va atteindre 2,2 Millions de tonnes Eq CO₂ par an en année de croisière.