L’irrigation a été placée au centre des réformes transversales structurantes visant à faire face à la raréfaction des ressources en eau. Le Plan Maroc Vert a accordé une place de choix à la maîtrise et à la rationalisation de l’eau d’irrigation afin d’améliorer la production et la productivité agricole tout en garantissant une utilisation efficiente et durable des ressources hydriques dans un contexte marqué par les changements climatiques. La politique de maitrise et de gestion de l’eau dans le cadre du Plan Maroc Vert s’articule autour de trois programmes structurants d’irrigation :
Ces programmes d’irrigation lancés dans le cadre du Plan Maroc Vert ont permis, à fin 2019, d’aménager et moderniser près de 800 000 ha sous irrigation, soit environ 50% de la superficie irriguée au niveau national. L’investissement consenti a été de 36,1 milliards de DH au profit de 235 000 exploitations, ce qui a permis d’économiser et de valoriser annuellement plus de 2 milliards de m 3 d’eau d’irrigation dont 1,6 milliard de m 3 au titre des économies d’eau du PNEEI. La superficie irriguée en goutte à goutte est passée de 9% de la superficie sous irrigation en 2008 à 37% en 2019.
Afin de lutter durablement contre les effets des changements climatiques tout en améliorant de façon pérenne les revenus des agriculteurs, le Plan Maroc Vert a adopté le programme de reconversion des cultures céréalières sensibles à la variabilité climatique par des cultures plus résilientes et plus valorisantes de la terre, notamment les plantations fruitières. A ce programme s’ajoute les programmes d’intensification et de densification qui consistent à réhabiliter et à entretenir les plantations existantes afin d’améliorer la production agricole pour valoriser les améliorations introduites par la modernisation des infrastructures d’irrigation, la mécanisation, l’amélioration des pratiques culturales, la valorisation de la production, etc.
En fait, la gestion proactive du changement climatique, notamment la sécheresse et la préservation des ressources naturelles sont intégrées dans la conception de l’ensemble des projets agricoles du Plan Maroc Vert, à travers notamment le ciblage de la vocation des terres, la diversification et l’intensification des activités agricoles. Ce qui est de nature à améliorer le revenu des agriculteurs, en diversifier les sources et atténuer leur précarité et leur vulnérabilité aux aléas climatiques.
Afin de renforcer le système de couverture des risques climatiques, un programme d’assurance multirisque climatique a été développé. Ce programme revêt une grande importance dans un contexte de variabilité climatique puisqu’il permet de passer d’une approche de gestion de la crise à une approche de gestion du risque et contribue ainsi à l’amélioration de la résilience des agriculteurs face aux aléas climatiques liés à la sécheresse, à l’excès d’eau, à la grêle, au gel et aux vents forts et de sable. Dans ce cadre, deux produits d’assurance ont été mis en place :
Ces programmes sont menés principalement dans le cadre de la Stratégie de Développement des Zones Oasiennes et de l’Arganier, qui cible le développement de ces zones fragiles sur les dimensions économique, sociale et environnementale, et du Programme National de Développement des Parcours et de Régulation des flux de transhumants qui vise la gestion durable des ressources pastorales, la création de réserves pastorales et la plantation d’arbustes fourragers sur plus de 650 000 ha ainsi que la sécurisation des ressources en eau au niveau de ces zones. Ce programme structurant et les mécanismes prévus par la loi n°113-13 ont contribué à la gestion durable des espaces pastoraux et la régulation des flux de transhumance.
Les changements climatiques liés aux émissions de Gaz à Effet de Serre (GES) sont un problème capital dont la portée est mondiale nécessitant des actions d’envergure pour les atténuer. Bien que le Maroc soit considéré au niveau mondial comme faible émetteur de Gaz à effet de serre, il s’inscrit vivement dans le processus international de lutte contre les changements climatiques notamment à travers la ratification de l’accord de Paris et la présentation de sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) comportant des objectifs d’atténuation des émissions de Gaz à effet de serre et d’adaptation aux changements climatiques à l’horizon 2030. Le Maroc a ainsi conçu, en matière d’atténuation, un portefeuille d’actions comportant 55 mesures dont 14 mesures relèvent du secteur agricole et portent essentiellement sur des programmes de plantation d’arbres fruitiers.
Les plantations réalisées dans le cadre du pilier II et des contrats programmes des filières oléicole, agrumicole, phoénicicole et arboricole ont porté sur une superficie de près de 490 000 ha entre 2008 et 2019, en dépassement de l’objectif du Plan Maroc Vert de plantation de 12 millions d’arbres par an, et qui viennent ainsi renforcer de plus de 33% le potentiel de séquestration annuel de CO 2 du total du verger agricole.